Edouard Rolland

Exposition
« Sans Titre »

Carte blanche
du 31 mai 2013 au 04 septembre 2013

Workshop
« Esthétique du Ruban »
Dates et horaires sur demande
Réservation obligatoire

Graphigro Voltaire
207 Bd Voltaire – 75011 – Paris
Tél. 01 43 48 23 57
Fax. 01 43 70 93 37
Métro ligne 9 : Rue des Boulets
Bus ligne 56 : Boulets Montreuil

Fournisseur de matériel pour les métiers d’art et les loisirs créatifs depuis 1854, le magasin Graphigro Voltaire, Paris 11, a choisi de confier à l’agence Propos d’Artistes la programmation d’une série d’expositions au sein de ses murs dans le but d’affirmer son intérêt et son soutien à la création artistique contemporaine au travers de son activité spécialisée dans la distribution des outils pour les beaux arts et les arts graphiques. .

Après avoir fait une sélection de jeunes artistes émergents, Propos d’Artistes a choisi de leurs délivrer une carte blanche en leurs proposant d’investir l’espace singulier, banal et fonctionnel de l’escalier accédant au premier étage et dans la perspective d’en explorer les limites et les différents champs possibles d’interprétation.

Les artistes sont également invités à créer des passerelles avec les différents passages de circulation ouverts au public et de prendre en compte l’environnement particulier lié à l’activité de l’établissement.

En complément de ces propositions artistiques, les artistes iront à la rencontre du public en mettant en place des Workshop et des performances participatives découlant des travaux et des techniques proposés créant ainsi du lien social au delà de la destination première du lieu.

Ainsi ce nouvel espace de diffusion est voué à devenir un véritable espace d’échange et de création permettant aux artistes de se confronter à un environnement et à des contraintes liées à la fonction spécifique de cet espace.

Pour cette première exposition, Propos d’Artistes a choisi d’inviter l’artiste français Edouard Rolland autour d’une installation à base de ruban adhésif noir.

« L’installation « Sans Titre » se propose comme une déambulation linéaire, mystérieuse, ludique et invraisemblable dans un lieu qui, au contraire, est parfaitement construit et fonctionnel.

Un quelque chose a parcouru l’espace à loisir, sans que nous puissions l’identifier. Il s’agit ici d’une mise en scène fictionnelle d’un événement qui s’est passé…

L’installation « Sans Titre » se propose comme une déambulation linéaire, mystérieuse, ludique et invraisemblable dans un lieu qui, au contraire, est parfaitement construit et fonctionnel.

Un quelque chose a parcouru l’espace à loisir, sans que nous puissions l’identifier. Il s’agit ici d’une mise en scène fictionnelle d’un événement qui s’est passé, une version des faits proposée en retard, et sans garantie de sa véracité ni de sa faisabilité.

Par la scénographie simple et lisible grâce au ruban adhésif, ce cheminement de l’extérieur à l’intérieur ne permet pas aux spectateurs de revivre le parcours de ce quelque chose, mais de comprendre ce qui — semble t-il — s’est passé.

Mais comprendre ne signifie pas rendre vraisemblable ce trajet d’un quelque chose, traversant un lanterneau et rebondissant avec aisance sur l’échappée de l’escalier, ainsi que les barrettes et les cadres qui bordent celui-ci, avant de se dérober aux regards par l’extérieur ou par le plafond, selon notre sens de lecture.

Comme le client devenu spectateur qui arpente ce lieu pour flâner ou se procurer un bien, ce quelque chose n’est qu’en transition ; les lignes noires de ruban adhésif (notamment tracées sur les cimaises) sont le témoignage de l’étrange parcours de cette chose, aussi périlleux qu’impossible dans l’absolu. « Sans Titre » fait écho à l’absence de traces et de preuves, d’identité de ce quelque chose comme la faisabilité de ce parcours abstrait, laissant derrière lui une empreinte linéaire.

Tantôt en longueur, tantôt en hauteur, ces nombreux rebonds ici mis en scène traduisent la souplesse et la rondeur dans un lieu au contraire géométrique, symétrique et rigoureux.

Si la dangerosité de l’escalier (chutes éventuelles) fait écho à la prise de risques de ce quelque chose lorsqu’il virevolte entre les espaces, la rigueur géométrique du lieu et la symétrie répétitive des marches contrastent avec la souplesse et la rondeur du parcours de ruban. De la même manière que la vélocité apparente traduite dans cette échappée s’oppose à la pénibilité de la démarche du spectateur, lorsqu’il monte (fatigue) ou descend (chocs articulaires) ces espaces.

Le lieu ici n’est pas modifié ou transformé mais, au contraire, pleinement mis en évidence, puisque l’installation in situ s’est spécialement adaptée à lui et en fonction de lui.

Si les escaliers sont un moyen d’accès et de transitions (changer d’espaces et d’étages), ils permettent ici de présenter une multitude de points de vue du même travail qui demande à être suivi du regard. Le cheminement du visiteur devenu spectateur dans l’espace (par la montée ou la descente des escaliers) coïncide donc avec celui que demande le travail lui-même, à la fois pour être suivi, lu et compris.

Pas d’escaliers infernaux à la Piranesi ; ici, l’espace n’a pas été transformé ou modifié, bien au contraire. Par son exploration et inscription du lieu, l’installation in situ le donne à voir autrement, le met en évidence puisqu’il s’articule en fonction de ses caractéristiques spatiales et matérielles.

Si le visiteur est naturellement concentré dans l’escalier afin d’éviter de trébucher par exemple, l’installation, par son impact visuel immédiat du trait noir sur fond blanc, pourra attirer son regard et le détourner un moment de son objectif : descendre ou monter l’étage. Il fera naturellement une pause en toute sécurité, afin de suivre du regard cette mystérieuse échappée, qu’il est impossible de voir dans sa totalité sans se déplacer d’un bout à l’autre.

C’est en ce sens que l’installation répond à la définition de l’escalier qui, selon Lydie Decobert dans son ouvrage « L’escalier ou les fuites de l’espace », « nous transporte vers d’insoupçonnées destinations ». En poursuivant ses rebonds sur l’échappée de l’escalier, l’installation s’échappe à son tour du regard lorsque nous sommes à l’intérieur, pour ré-apparaître grâce au lanterneau et à la vitrine du rez-de-chaussée.

De l’extérieur à l’intérieur, des paliers aux escaliers, des vitres aux cimaises, de l’horizontalité à la verticalité, cette installation s’articule en effet sur plusieurs niveaux, afin que le spectateur puisse arpenter le lieu en saisissant les enjeux de ce travail.

Ce parcours n’est finalement qu’indices et signes, celui d’une traversée qui a eu lieu à l’abri des regards ; comme le disait Parmiggiani, « laisser une empreinte est une façon de s’en aller [1] », et seule demeure cette échappée linéaire, l’empreinte d’un quelque chose qui n’a été que de passage dans ce lieu, comme le visiteur.

Edouard Rolland

 

Né en 1982 à Paris, Edouard Rolland est plasticien et docteur en « Arts et Sciences de l’Art » de l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.

Il est membre extérieur de l’équipe de recherches EA4010 – AIAC ( « Art des Images et Art contemporain » ) de l’Université Paris-8 Saint Denis.

D’un point de vue théorique et plastique, il s’intéresse principalement à la chute, à la fois comme mise en œuvre (procédé) et mise en scène (sujet).

Ses installations s’articulent toujours entre accidentel provoqué comme un « laisser tomber positif » et accident lié à la chute.

Elles oscillent toujours entre 2D (figuration et représentation avec le ruban adhésif noir qui est son outil visuel) et 3D (présentation et installation d’objets).

Elles questionnent entre fiction et réalité des notions aussi diverses que la destruction constructive et la catastrophe ironique.

Sa thèse en « Arts et Sciences de l’Art » soutenue en 2012 avait pour sujet : « De la chute. Mise en œuvre et mise en scène dans le processus sculptural »

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Born in 1982 in Paris, Edouard Rolland is artist and Doctor in Art.

He focuses on the fall between process (accident like positive dropping out) and subject, accident between laugh and catastrophe.

Between 2D (drawing with adhesive rubban) and 3D (presentation, objects), his work is between fiction and reality, destruction and construction, ironic and catastrophic ways.

The tittle of his thesis is: « The fall, between process and subject ». It was published in University of Paris in 2012, Paris-1 Pantéon-Sorbonne.

Expositions

2013

« Portraits », Galerie Le Préau6 (Sophie Raynaud), Paris.

« Sans Titre », installation in situ à Graphigro Voltaire pour Rougier&Plé, Paris.

2011

« Group Show », Galerie Sébastien Adrien Gonzalez (Galerie | S | A | G ), Paris. [More]

« NineEleven », Galerie Mathilde Hatzenberger, Bruxelles, Belgique. [More] [Info]

« JeanDavid invite! », Place de la Madeleine, Paris.

2010

Biennale d’Art contemporain de Cachan.

2009

« Toys », E.N.S.A. Limoges.

« Transposition », Galerie Michel Journiac, Paris. [Teaser]

« Festival d’Art du Touquet », Touquet-Paris-Plage.[Catalogue]

2008

« Passage(s) », Galerie Michel Journiac, Paris. [Catalogue par Léa Bismuth, ArtPress]

53e Salon d’Art contemporain de Montrouge.[Catalogue]