HENRIK VIBSKOV

C’est à l’occasion de ce numéro que nous avons choisi de vous parler du créateur d’origine Danoise, Henrik Vibskov.

Artiste protéiforme aux multiples facettes et reconnu très tôt sur la scène de la mode à l’international, son style graphique, anticonformiste et coloré, le place parmi l’un des jeunes stylistes les plus doués de sa génération. Parallèlement, performeur, musicien, scénographe et réalisateur de films, son style audacieux, coloré et électrique ne cesse de surprendre et de faire sensation, nous délivrant ainsi une œuvre singulière pleine de sens et de fantaisie.

En marge de ses défilés toujours impeccablement orchestrés, l’artiste est aussi très présent sur la scène artistique internationale. C’est ainsi qu’on le retrouve dans des lieux aussi variés et prestigieux tels que le Palais de Tokyo, le PS1 et Sotheby Gallery de New York, la galerie Emmanuel Perrotin ou plus récemment lors de l’exposition collective « Spaces for Fantasy » à la Galerie des galeries à Paris.

Toujours très attendu pour ses performances et connu pour ses participations aux sessions live du DJ et compositeur Danois Anders Trentemoller, il est aujourd’hui reconnu par un très large public. C’est pour mieux nous faire connaître son travail, que le créateur a accepté de se prêter au jeu d’une courte interview.

Henrik, pouvez-vous nous parler de vous et de votre travail ?
J’ai grandi à la campagne et j’ai été très influencé par la musique. J’aime l’atmosphère des machines et des instruments techniques, ce qui peut facilement être traduit par des formes acérées et très graphiques dans mon travail. Je fusionne tout ce que je vois autour de moi pour en tirer des idées qui ensuite servent de cadre à mes collections. En ce sens, mes collections sont très personnelles. Mais l’apparence et le visuel ne sont pas les éléments les plus déterminants. Je ne cherche pas à faire des collections conceptuelles, non vraiment pas !Je joue aussi de la batterie depuis mon plus jeune âge et j’adore la musique Jazz qui me procure une sensation de liberté. J’aime d’ailleurs retrouver cette sensation de liberté, lorsque je crée. Cela ne peut fonctionner que comme ça !

D’où vous vient votre inspiration ?
Je suis principalement inspiré par les gens qui m’entourent. Je donne d’ailleurs fréquemment un nom de personnes bien réelles à mes pièces. De plus, je ne travaille pas sur un thème ou sur un sujet en particulier et je suis même dans une démarche inverse. J’ai un champ de thématiques à l’esprit et je voyage, pour ainsi dire, tout autour.

Et cette source d’inspiration, est-elle la même pour tous vos projets ? Ou varie t-elle de projet en projet ou en fonction du médium utilisé ?
Oui, elle est la même pour tous mes travaux et ne dépend pas du medium utilisé.

Comment choisissez-vous les lieux et vos projets ?  
Je ne les choisis pas vraiment. Par le passé, j’ai beaucoup travaillé avec le designer suédois Andreas Graphik Emenius autour d’une série d’expositions appelées « Fringe Projects ».Nous avons ainsi expérimenté toutes sortes d’objets et de techniques, fait des  performances, des  installations, des magazines, mais aussi des vidéos. J’arrivais de mon coté avec mon travail et lui avec le sien, et nous essayions de trouver un élément central commun à nos travaux. C’était des franges chevelues dont nous recouvrions tout : une bière à frange, des photos à frange. Il y a ainsi des photos d’Emenius et moi, assis comme pour une photo de famille, où tout est couvert de frange, y compris les murs et nos visages.J’ai aussi souvent l’impression que ce sont les projets qui me trouvent.

Quelle place prennent les mises en scène et les installations dans votre travail ? Et la Fantasy ?
Le lien me parait assez évident (rire).Les installations sont souvent une étape pour les collections, mais elles ne racontent pas forcément leurs histoires. J’utilise aussi parfois ces installations comme des projets artistiques à part entière.

Vous participez actuellement à l’exposition de groupe « Spaces for Fantasy ». Comment cela est-il arrivé ?
Très simplement ! J’ai été contacté et ils m’ont demandé si je voulais participer.

Quels sont vos projets récents et à venir ?
Fin mai, une performance à New York à l’occasion de l’exposition d’un groupe de designers scandinaves.
La semaine de la mode, bien sûr, à Paris au mois de juin et à Copenhague en août.

Henrik, nous vous remercions infiniment d’avoir bien voulu nous accorder cet entretien et nous vous souhaitons beaucoup de succès dans vos projets.

Pour en savoir plus sur l’actualité de l’artiste :
http://www.henrikvibskov.com

Interview : Christophe Menager

Photographie : Courtesy Henrik Vibskov

EXTRAIT DEDICATE 23 – Été 2010